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IWD Interview d’artiste – MC Baldassari

IWD Interview d’artiste – MC Baldassari

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Nous avons parlé à MC Baldassari de sa vision et son parcours en tant que femme dans les arts.

MC Baldassari est une artiste québécoise polyvalente travaillant comme artiste visuel et illustratrice. Sa version de Batgirl nous a rappelé les dessins de bandes dessinées; le style de rue du personnage se démarquant par l’utilisation d’un violet vif. Visitez son site Web et lisez son entrevue ci-dessous.

Peux-tu nous parler de l’étincelle, de ce qui a allumé ta passion pour l’art ?

Je n’ai pas souvenir qu’il y ait eu une étincelle ou un moment particulier où je me suis dit “tiens, je vais faire de l’art!”, je pense que ça a juste toujours été là. J’ai toujours trippé sur les arts visuels, surtout le dessin, j’ai toujours dessiné et eu un intérêt particulier pour la bande dessinée. Ma mère nous a toujours fait faire beaucoup d’activités manuelles et nous a permis de développer notre créativité au fil des années (oui c’est un peu de famille!). Dans mon cursus scolaire, je me suis vite orientée vers les arts appliqués, puis le design industriel. C’est seulement vers mes 25 ans que j’ai découvert le métier d’illustratrice. Aujourd’hui, j’ai la chance d’être multidisciplinaire et de pratiquer aussi bien l’illustration que la mural ou le design industriel.

Quelle œuvre t’a le plus marquée ? Pourquoi ?

C’est vraiment difficile de choisir une œuvre en particulier, je vais plutôt en citer quelques-unes qui me passent par la tête et qui font partie de mes inspirations profondes.

  • En bandes dessinées, j’ai toujours été une grande fan d’Enki Bilal. Chaque vignette est une vraie œuvre en soi. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour l’honnêteté de ses dessins et les sensations qu’il véhicule à travers les textures et les reliefs qu’il représente.
  • Dans le domaine des arts plastiques, le travail d’Andy Goldsworthy est hallucinant. Ça me rejoint beaucoup dans mon intérêt pour la nature et l’organique. Il y a une volonté de créer des motifs visuels à l’aide de ce qu’on trouve à l’état sauvage, comme les feuilles, les fleurs, la roche, etc.
  • En mural et peinture, Bezt (ETAM Cru) est un artiste que j’admire énormément pour les thèmes qu’il traite, mais aussi et surtout pour la qualité de ses techniques. Je suis toujours impressionnée par la manière dont il travaille les proportions, les couleurs et la lumière.

Quel est le lieu ou l’environnement où tu as laissé ta marque, qui t’as intéressée/inspirée le plus ?

En 2017, je suis partie à Winnipeg pour travailler sur une murale avec la team d’EN MASSE. On a passé une semaine intense sur un des plus gros murs réalisés par l’équipe. Le building en question était dans un quartier un peu particulier de la ville, on retrouvait beaucoup de personnes en difficulté, et également de la communauté autochtone. On a vu beaucoup de personnes malades, beaucoup de gens saouls à toute heure de la journée, tous pas mal maganés par la vie. Pour eux, ce building qui était, je crois, un hôtel, était une sorte de refuge. Quand on a travaillé sur ce mur et qu’ils l’ont vu évoluer et devenir le centre d’intérêt, voir même la fierté du quartier, je crois que ça leur a apporté beaucoup de chaleur… On a eu tellement de remerciements et de gratitude. Ces personnes, qui passent énormément de temps dans la rue, sont finalement les premiers spectateurs de notre travail et au-delà de ça, je crois qu’on a changé l’image de ce coin de rue aux yeux du reste de la population de la ville. Cela a été pour moi une expérience hors du commun. De toutes les murales que j’ai réalisées, celle-ci est probablement la plus pertinente.

La journée internationale des femmes est soulignée le 8 mars. Qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Bien que je comprenne leur intérêt, je ne suis pas particulièrement interpellée par les journées à thème, les fêtes qui se sont ajoutées au calendrier au fur et à mesure des années. Bizarrement, je ne me sens pas particulièrement “concernée” par la journée de la femme. Quand je pense à ce jour-là, je crois que j’imagine nos grands-mères qui se sont battues pour le droit de vote de la femme ou celles qui ont appuyé activement des causes qui font qu’aujourd’hui, on a la liberté qu’on a et qui ont fait que, justement, je pense à elles et non à moi cette journée-là. Je n’ai pas l’impression d’avoir besoin de m’affirmer en tant que femme, mais plutôt en tant qu’artiste. Je crois (j’espère!) qu’on m’identifie plus pour mon travail que pour mon genre.

Selon toi, pour progresser dans l’équité homme-femme, quelle question est prioritaire ?

J’ai l’impression que pour progresser dans l’équité homme-femme, la question prioritaire, c’est que justement, on ne devrait pas avoir à se poser la question. En vérité, on ne devrait même pas avoir à se questionner à savoir si une femme et moins payer qu’un homme, ou si elle est mise en retrait parce que c’est une femme. Ça devrait être normal que chaque personne soit reconnue pour la qualité de son travail ou celle de ses actions et non par son genre. Je crois que si ce genre de stéréotype existe encore, c’est qu’on continue à les inculquer, à les souligner et les mettre de l’avant. On ne naît pas avec ces niaiseries-là dans la tête, malheureusement, on les apprend. Il faut se demander quand et comment les gens commencent-ils à penser comme ça? Je crois que tout passe par l’éducation et ce qu’on montre et apprendre à nos enfants. Je crois que c’est primordial que ces questions qu’on se pose aujourd’hui ne soient pas posées par les adultes de demain.

En tant que femme, dans un milieu assez masculin comme c’est aussi beaucoup le cas dans le domaine des jeux vidéo, quel a été ton plus grand défi?  Et ta plus belle surprise ?

C’est vrai que dans le domaine des arts, mais surtout de la mural et du street art, on trouve souvent plus d’artistes masculins. Je travaille aussi dans le domaine de l’automobile en design industriel et comme en art, la majorité du temps, je suis la seule femme. Honnêtement, je ne le remarque même pas et je ne me suis jamais sentie mal à l’aise ou mise à part pour cette raison. Je ne suis pas vraiment gênée par le fait que ce soient des milieux particulièrement masculins. Ce qui m’importe, c’est que, encore une fois, si quelqu’un veut intégrer un travail que ce soit dans un milieu majoritairement masculin ou féminin, son genre ne devrait jamais remettre en question ses compétences et sa place au sein d’une équipe.

As-tu un conseil à donner à la relève, à des femmes qui veulent s’épanouir dans le milieu artistique ?

Le domaine artistique, que tu sois une fille ou un gars, ce n’est pas facile et ça prend BEAUCOUP de passion et de persévérance. Ne pense jamais que tu ne peux pas le faire parce que tu es une fille dans un milieu de gars (ou pas d’ailleurs). On est au Québec, on est en 2021, oui y’a encore du monde qui n’ont pas compris, mais si c’est le cas, c’est eux qui ont tout à perdre. Aujourd’hui, on a les outils pour faire reconnaître notre travail et la plupart du monde vont te choisir pour ton savoir-faire et pour rien d’autre. À toi de te rendre unique et irremplaçable ! Le genre n’est pas un frein ni un obstacle, tout ce qui compte, c’est ton travail.

Tu as choisi de remettre une partie de ton cachet aux Femmes Autochtones du Québec. Peux-tu nous expliquer ce qui te tient à cœur dans leur cause ?

Au-delà des blessures avec lesquelles vivent les communautés autochtones, il semble que le chemin à parcourir pour atteindre l’équité entre les hommes et les femmes est encore long et probablement périlleux. Si de mon bord en tant que femme, j’ai eu la chance de ne jamais faire face à de la violence, de l’intimidation ou de la discrimination due à mon genre, il y a de nombreuses communautés dans lesquelles c’est pourtant une réalité quotidienne. C’est un fait que les femmes autochtones sont victimes de violence familiale ou sexuelle dans une plus grande proportion que les autres Québécoises, sans parler des femmes et filles autochtones disparues et assassinées. J’aimerais que cet argent soit particulièrement utilisé pour des projets éducatifs. Il est certain que l’accès à l’éducation est primordial pour qu’une personne devienne responsable, indépendante et épanouie, mais aussi pour qu’elle comprenne ses droits et puisse en jouir.

Batgirl by MC Baldassari

« Batgirl » par MC Baldassari

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